Dans une Bretagne assaillie par le tourisme de masse, il existe encore des zones affranchies de brouhaha. Le calme des vagues remplace les murmures des villes et le sifflement du vent le cliquetis des appareils photos. Je découvre le Sémaphore pour la première fois il y a cinq ans. Derrière son immense baie vitrée, nul besoin de télévision. Le programme est une marée qui secoue le Jaudy avec langueur. Lorsque le soleil daigne percer la voûte nuageuse (nous sommes en février), le paysage devient peinture. Il est un sourire dont on ne peut plus se passer. Le Sémaphore devient alors fidèle à sa propre définition. Les signaux que l’on envoie engagent une communication avec la nature. Lorsque la nuit avale les lumières, on trouve sur la table basse du salon un guide confectionné par les hôtes de la maison. Il indique les bonnes adresses, les lieux insolites, les belles promenades. En dévorant une galette, on se laisse happer par les prévisions du lendemain, suggérant déjà la découverte du Trégor, de la vieille Tréguier, des récifs voisins ou des parcelles maraîchères. Bref, je recommande.