Aux confins de l'Avesnois et de la Thiérache, à flanc de coteau de la verdoyante vallée de l'Helpe, le château-ferme, massive construction en pierre bleue locale, se développe dans un vaste quadrilatère de 45 mètres de côté.
Cet édifice fut terminé en 1616 par le maître de forge Nicaise Poschet (1578-1631) et sa seconde épouse Jacqueline du Moustier (1586-1664), ainsi qu'en attestent les ancrages de fer forgé de la façade principale.
L'architecture austère est conforme aux difficultés du temps qui est aussi celui des églises fortifiées de Thiérache ; car, à l'aube du « siècle de malheur », la région frontalière est peu sûre, les pillards, les bandes armées, la soldatesque, imposent la nécessité de construire ce que Nicaise Poschet lui-même définit comme une « maison forte ».
Les éléments dominants de cet ensemble sont le corps de logis du maître et la tour d'angle Nord-Est.
Cette tour massive, copiée sur celle de Philippe de Lalis (à Forge-Philippe) est le dernier refuge si le logis est envahi par l'ennemi. Séparée du corps de logis à l'origine, son accès s'opérait par une passerelle volante depuis le dernier étage de celui-ci.
On passait d'un étage à l'autre par des échelles de meunier dont il reste des traces.
L'ensemble, logis et surtout la tour était fortifié ; cependant, les meurtrières et les canonnières pour armes portatives apparaissent davantage comme dissuasives plutôt que comme défense efficace.
Ces éléments de fortification redécouverts lors des travaux de restauration devaient protéger les habitants contre les incursions des bandes de rôdeurs, contre ce danger si fréquent des mercenaires mal payés ou déserteurs vivant de leurs rapines.
Les communs pour la domesticité, aujourd'hui bergerie, la monumentale grange comportant la maréchalerie, les écuries, les étables, le chartil et les greniers, avec les ateliers indispensables à une vie en autarcie, complètent cet ensemble et lui donne un aspect voulu quelque peu rébarbatif et dissuasif.
A la fin du XVIII ème siècle, le corps de logis fut prolongé et engloba la tour ; c'est aussi de cette période que date l'ouverture des baies du rez-de-chaussée pour améliorer le confort de l'habitat.
L'an 1749, le comte Nicolas-Louis de Lespine, descendant par alliance de Nicaise Poschet vendit sa « maison forte » de Macon au bourgmestre de Macon, l'avocat Laisné.
L'ensemble démantelé deviendra auberge, atelier de sabotiers et de tisserands.
C'est en 1920 que le tout réadapté devient exploitation agricole jusqu'en 1960 ; c'est pour faciliter l'accès du charroi agricole que la muraille sud sera alors abattue.
En 1990 la commune de Momignies fait l'acquisition de ces bâtiments, et après une restauration lourde de 2002 à 2004 avec l'aide financière de l'Union Européenne et de la Région Wallonne, les subdivise en 14 appartements de caractère et affecte le château-ferme dès l'été 2004 à l'hébergement pour touristes.
Réponse du propriétaire :
Bonjour Patrice,
Merci pour ce petit cours d'histoire :-)
Cordialement,
L'équipe du Château-Ferme de Macon
Liz.o
Krist.n
Sven.e
Philippe.u
cyril.
Catherine.o
Endaddine.k
Derzelle.o
Ria.o
Iwan.a
Kevin.e
Laurent.e
Patrice.u
